dimanche 25 mars 2012

La Triade du Combat (traduction)

[J'ai dans mes favoris un site américain qui décrit les compétences et l'équipement nécessaires au citoyen lambda pour protéger son pays. Même si en France le sujet est quelque peu... hors sujet, il y a de nombreux éléments qui peuvent intéresser les survivalistes qui ont à coeur la sécurité de leur environnement direct. Je me lance dans la traduction intégrale du site, de manière à perfectionner mon expression, ce qui devrait m'occuper un certain temps ! - article suivant : Comment s'entraîner]

ARTICLE ORIGINAL : The Combat Triad

"Sur cent hommes, dix ne devraient pas être là et 80 ne sont que des cibles. Neuf sont de vrais combattants, et nous leur en sommes reconnaissants, car ils se battent. Mais un seul, un seul est un véritable guerrier et il ramène les autres en un seul morceau."
Héraclite

Cette citation datant de 500 ans avant Jean-Claude est aussi vraie aujourd'hui qu'elle l'était alors. Remettons-nous dans le contexte : c'était l'époque du citoyen-soldat Grec, l'apogée des hoplites. Les cités-états grecques étaient défendues par les citoyens qui s’entraînaient à la saison chaude et s'engageaient dans de brèves campagnes militaires contre leurs voisins. Si l'on prend 100 citoyens américains d'aujourd'hui j'imagine qu'on aurait un ratio similaire. Les Spartiates, toujours citoyens-soldats, considéraient le sujet de la guerre comme quelque chose de sérieux. Par l'intermédiaire de l'entraînement et du dévouement ils augmentèrent le ratio des véritables combattants et guerriers, et étaient capables de s'imposer sur le champ de bataille.

Comment peut-on s'approcher du ratio spartiate ?

Il y a des années Jeff Cooper, père du tir de défense moderne, établit la "triade du combat". C'était un ensemble de trois éléments qui devaient être pris en compte pour s'assurer le succès au combat individuel : l'état d'esprit, la manipulation des armes à feu et le tir de précision. Les instructeurs modernes dans l'art de l'auto-défense à l'arme à feu ont regroupé ces deux derniers éléments sous le terme "compétences". Ils ont ainsi pu rajouter à la triade les tactiques.

Quoique ne s'appliquant à l'origine qu'au citoyen individuel se défendant contre des agresseurs, la triade du combat est un outil de mesure valable pour évaluer vos capacités de citoyen-soldat. Les principes utilisables à l'échelle individuelle le sont aussi à l'échelle de petites unités dans le cadre d'une guerre non conventionnelle.

Selon certains auteurs, l'état d'esprit se traduit en gros par votre volonté de vous défendre. En fait cela inclue aussi d'être conscient de son environnement et de pouvoir garder la tête claire et de se concentrer sur la mission lorsqu'on est plongé dans le brouillard sensoriel du combat. C'est un élément important de la triade, car sans état d'esprit adéquat - le désir de vaincre -, tout ce que vous entreprendrez pour vous entraîner sera sans effet. Votre état d'esprit est probablement le pilier de la triade le plus dur à acquérir, car plus intangible que les deux autres. Vous pouvez mesurer le développement des compétences et les confronter à celles de vos concitoyens. L'état d'esprit ne se mesure cependant qu'en situation réelle.

Vos compétences se définissent par votre habilité à utiliser divers équipements et techniques. Pour Cooper c'était essentiellement le maniement du pistolet. Pour le citoyen-soldat cela représente non seulement l'utilisation des armes mais aussi une diversité d'équipements et de techniques. Ceci inclut l'utilisation de tous les équipements de survie et d'autonomie, des moyens de communications, des véhicles, de la vision nocturne, de l'équipement NRBC et bien plus encore. Vous devriez être capable d'utiliser et d'entretenir ces objets même en situation dégradée. Cela inclut aussi d'autres compétences telles que l'orientation, les premiers secours, la cueillette sauvage etc.

Compte tenu des compétences et de l'état d'esprit approprié, les tactiques sont la mise en oeuvre de ces deux précédents piliers. Quand utiliser telle ou telle compétence ?  Comment se mettre à couvert et se soustraire à la vue de l'ennemi ? Comment reconnait-on et dans quel ordre traite-on les menaces ? Les Tactiques sont valables tant à l'échelle individuelle qu'à celle d'un groupe, et seront détaillés plus tard. Les tactiques de groupe sont les choses les plus durs à simuler. Cela requiert la coordination de plusieurs personnes et bien plus de temps de mise en oeuvre.

J'ai lu pas mal de choses concernant la triade du combat, et je continuerai à l'étudier. Une personne qui a influencé ma pensée est un internaute bien connu : "Tire Iron". Il conçoit la triade comme un tabouret à trois jambes, car les trois éléments doivent être équilibrés entre eux. J'ai adopté cette vision de la chose. C'est pratique car cela montre que ces trois éléments sont égaux et doivent tous être pris en compte.

Je serais négligent si je ne mentionnais pas les autres facteurs qui contribuent au succès d'un combat, à savoir l'équipement et la chance.

L'équipement monopolise une trop grande part du temps, de l'argent et des pensées du survivaliste ou du citoyen/soldat. Quand bien même [clin d'oeil à qui vous savez] l'équipement peut faire gagner une bataille, l'aptitude à s'en servir et les tactiques y étant rattachées sont plus importantes. Vous ne serez capable que de vous offrir une certaine quantité/qualité d'équipement, donc apprenez à vous en servir et ne vous inquiétez pas. Le soldat qui a la bonne mentalité et qui s'entraîne efficacement à l'utilisation d'une carabine à verrou antique surpassera sans aucun doute la personne équipée du dernier fusil d'assaut à la mode mais qui ne sait pas tirer droit.

Tire Iron décrit l'équipement comme étant la peinture du tabouret de la triade. C'est facile d'en changer la peinture, mais s'il est bancal, il ne sert pas à grand chose.

La chance peut grandement affecter l'issue d'un conflit. Au cours de la guerre de 1812, les Anglais étaient à quelques lieues de Washington DC mais furent stoppés par un terrible orage. Manque de chance, acte divin, appelez-ça comme bon vous semble. La chance est une chose inconstante et incontrôlable. Certains pensent cependant que la chance n'existe pas. Bien sûr, une planification et une préparation de votre part peut fortement réduire la "chance" de votre adversaire.

La triade du combat n'est pas un concept qui fera de vous un vrai combattant, mais cela peut aider. C'est un outil pour établir des priorités. Si vous commencez l'entraînement en gardant un oeil sur l'équilibre entre les trois piliers, vous vous propulserez au plus haut niveau d'aptitude au combat qu'il vous est possible d'atteindre.

vendredi 9 mars 2012

Vidéo : Stock de nourriture longue durée - Mylar bags food storage


Je présente dans cette vidéo la technique rudimentaire et perfectible que j'ai utilisé pour stocker riz et lentilles. Ce stock longue durée n'est pas un stock tournant. Il s'apparente aux repas lyophilisés qui se gardent 25 ans, sauf que c'est BIEN moins cher et qu'il faut cuisiner. Le retour des "preppers" qui se sont préparés au bug de l'an 2000 est très positif. Le riz blanc est à préférer cependant au riz complet car il rancit. Pour cette vidéo, j'ai utilisé du riz demi-complet.

Ce que je n'ai pas fait lors de cette séance d'emballage, c'est de mettre les absorbeurs d'O2 dans un petit bocal à confiture, le temps que je scelle au fer à repasser chaque sac. Cela aurait permis d'éviter qu'ils commencent à pomper le dioxygène alors que je ne suis pas prêt à fermer le sac. On apprend de ses erreurs donc la prochaine fois j'appliquerais cette astuce.

Autre remarque, la barre en alu que j'ai utilisé n'est pas optimale car contrairement à du bois le métal conduit très bien la chaleur et c'était parfois un peu juste pour les mains. De plus il faut faire très attention avec le fer à repasser car je me suis brûlé (distrait par un évènement extérieur).

La dernière fois j'ai râté environ 1 sac sur 5, soit parce que je n'avais pas mis les sachets absorbeurs (distrait par la radio), soit parce que mon scellé était mal fait. En tout cas on voit vite si ça n'a pas marché comme le montre la photo comparative à la fin de la vidéo. Cette séance a été réussie, même si j'aurais dû mettre plus d'absorbeurs vu qu'ils ont déjà été exposés à l'air la dernière fois.

Ces sacs font 3kg, mais on peut envisager d'en acheter pour 25kg de nourriture, l'emballage revient alors moins cher au kilo. Idéalement il faut placer le sac dans un container type seau en plastique à couvercle pour optimiser la durée de vie (éviter les trous dans l'emballage notamment).

Le didacticiel très bien fait du vendeur : Application des sachets en alliage aluminium. À noter que l'épaisseur de leurs sachets est assez importante, ce qui n'est peut-être pas le cas chez les concurrents. Par contre sur eBay les prix sont très compétitifs, il faut chercher "mylar bags".

Soyez prêt !


For those of you who don't know much about mylar bags and oxygen absorbers, there are plenty of videos on Utube about this very topic. One of them I really like :

samedi 3 mars 2012

Livre - Book : "Primitive living, Self-sufficiency, and Survival skills"


(English version below the fold)

C'est le premier ouvrage que j'ai lu sur le sujet très intéressant de la vie primitive et je suis conquis. Il se peut que d'autres livres similaires soient "double-plus" mieux mais je me contenterais de parler de ce que j'ai entre les mains.
Le prix est très abordable : US$16,95 pour 200 pages, couverture souple, format proche du A4. Il me semble qu'il est imprimé sur du papier écolo avec des encres végétales mais je n'arrive pas à retrouver la mention de cette caractéristique. Les photos sont en noir et blanc, ce qui n'est pas toujours agréable pour les yeux.
Le livre prend la forme d'un récit d'une journée "aborigène" intercalé de fiches techniques pour se fabriquer des outils primitifs ou pour s'alimenter dans la nature. Cette alternance entre poésie et pédagogie fait en sorte de nous ramener en douceur vers nos origines : à l'âge de pierre !
Je dirais à vu de nez qu'il y a une page de récit pour une page de fiche technique.

On y apprend notamment à faire un outil tranchant en pierre, à faire de la vannerie, à se faire un abri sans bâche ni ficelle, à faire un feu sans Zippo ni allumette, à pêcher à la main, à tresser les fibres végétales, à cuisiner "abo", à se faire une échoppe en terre cuite, à piocher dans le garde-manger de la Nature, à dépecer un chevreuil et à tanner sa peau, à se faire des mocassins et à marcher comme un Sioux...

L'auteur nous amène à réfléchir sur notre place dans la Nature et les conséquences de notre mode de vie moderne. Selon lui faire une rando avec du matos dernier cri est une activité pas très "green" car en plus de piétiner le sol pour ses loisirs, on débarque avec des objets dont la production a entraîné une pollution non négligeable.

TJ Elpel n'est pour autant pas un acharné du primitif et il emmène un ustensile en métal pour faire sa cuisine "abo" et il a toujours un briquet Bic pour le cas où son matériel pour faire le feu soit trop humide. Il a aussi un SAK, un peigne et une brosse à dent, ce qui me semble le minimum pour un occidental :-).

Je veux faire une série de posts sur la vie primitive, ça s'intitulera "Homo sapiens BIOS" (comprendra qui peut).

http://www.primitiveways.com/

First book I read on this quite interesting subject. There may be others relevant books on primitive living but I didn't have a chance to put my hands on them yet.
Afordable price : only US$16,95 for 200 pages, soft cover. I think it's printed on recycled paper with "natural" inks but I can't find the paragraph. Pictures are black & white, so it's a bit difficult to see what's going on.
The book tells a story of an "aborigenese" day trip with technical tips here and there. This alternating stream of poesy and pedagogy bring us back a few thousand years ago : at the stone age ! I'll say there one page out of two concerning "abo" skills.

One learn to make a stone knife, twined baskets, a shelter without strings or tarp, a fire without matches or a lighter, to fish by hand, to make cordage from natural fibers, to cook abo-style, to make pottery, to feed at Nature's banquet, to skin a deer and to braintan its hide, to sew mocassins and to walk like a Sioux...

The author make us think about our place in Nature and the consequences of our moderne way of life. He says a trek with high-end equipment is far from being a "green" activity as in addition to compacting the earth with our Vibram soles, we use during our trip objects which generated a non-negligeable pollution for their making. So let's go abo'.

But TJ Elpel is not a hardcore abo roaming the forest with his stone axe: he uses metal for cooking and always has a backup bic lighter just in case his handdrill get soaked. He also brings a SAK, a comb and a toothbrush, what seems to me the bare minimum for a westerner :-).

I plan to make a series of articles on primitive living tests, labelled "Homo sapiens BIOS".

Check the link above the fold.