vendredi 20 janvier 2012

OSLIK : La Guerre d'Hiver et le "déficit de sécurité" - The Winter War and the "security gap"


(ENGLISH VERSION BELOW THE FOLD)

[Second article soumis par Oslik traitant d'un thème quelque peu borderline sur les forums "survivalistes" français : le tir de précision]

On peut affirmer sans caricaturer que les preppers français [NDLR : penchant soft et politiquement correct des survivalistes]sont fâchés avec la sécurité, et encore plus avec la sécurité à grande échelle. Le faible nombre de blogs francophones (et leur volume de visite) dédiés au moins en partie à ce sujet est sans commune mesure avec le volume des sites qui se concentrent sur d'autres causes de mortalité à "grande" échelle telles que se perdre dans les bois en hiver, être victime d'un tremblement de terre, d'inondations, ou encore une chie-en-lie comme Fukushima-Daichi. Encore que, peut-être devrait-on s'estimer heureux que ces sites discutent parfois d'arts martiaux et d'agressions dans des ruelles sombres (soupir). Pourtant la somme des catastrophes naturelles fait pâle figure devant la principale cause de mortalité du XXè siècle ; je veux parler d'un problème qui touche (après 1918) surtout les civils : les opérations... militaires. Vu le décompte de civils tués au XXè siècle, comparé aux victimes d'un tsunami (!), le tri est vite fait : en attendant l'arrivée -- probablement inéluctable -- de notre Windscale/Tchernobyl/Three-miles-island à nous (cocorico), les morts violentes caracolent en tête.

Appelons cela le "déficit de sécurité" : les preppers français lui attribuent une pondération proche de zéro, alors même que c'est le "numero uno". Avec les résultats que l'on sait.

Comment expliquer ce déficit ? Peut-être est-ce justifié... Peut-être est-ce parce que les problèmes de cet ordre sont trop énormes, insurmontables pour des individus ou de petits groupes. Peut-être que le mieux à faire dans ce genre de situation, c'est la fuite, prendre son SEU -- Sac d'Evacuation d'Urgence -- et mettre de la distance entre soi et les troubles (dites ça aux républicains espagnols, qui ont échappé aux prisons franquistes pour atterrir dans des camps Vichy-istes, ou aux vendéens encerclés face à la mer, aux tutsis refoulés à la frontière, aux habitants de Sarajevo encerclés, etc).

Pourquoi les Français considèrent-ils le sujet tabou, tandis que e.g. les Suisses et les survivalistes US l'intègrent très fortement dans leurs culture de société (pour les premiers, via Guillaume Tell, les concours cantonaux à 300 m. et le fass90 dans le placard) ou leurs préparations (pour les derniers, voir e.g. Rawles, le "pape" du survivalisme US), lui donnant même parfois une place correspondant à son décompte de victimes, c'est à dire la place numéro un ? Peut-être que ce problème est un problème gérable en définitive ?

Peut-être ont-ils aussi compris que c'est aussi LE problème à la racine de tous les autres : les gens vulnérables sont dominés et exploités à toutes les échelles, grandes et petites (comme dans une figure de Mandlebrot). Rien ne leur est jamais acquis, tout peut leur être retiré à tout moment.

Pour enfoncer le clou, examinons un exemple de "David contre Goliath", en 1939, la "Guerre d'Hiver", et ramenons le à l'hexagone (toutes proportions gardées) pour avoir des chiffres qui sonnent plus "familiers" à l'oreille.

Imaginez le tableau.

Une coalition se montre contre la France, caractérisée avant tout par son gigantisme : la Chine, la Russie, l'Inde, l'Indonésie et les USA, totalisant 3 milliards d'habitants, déclarent la guerre à la France, isolée et 50 fois plus petite en population. La coalition masse 20 millions de soldats aux frontières de l'hexagone, tandis que celui-ci, faisant de son mieux, arrive à mobiliser 6 millions d'hommes. Commence alors la plus colossale attaque contre la France qui ait jamais eu lieu.

Cette offensive dure peu de temps. Trois mois.

Pas parce que la France est écrasée facilement.

Mais parce que, au contraire, elle stoppe rapidement l'avancée ennemie ; les pertes infligées à l'ennemi sont énormes, contrastant avec le peu de terrain qu'il arrive à gagner.

À tel point qu'un général de la coalition dira plus tard, "nous avons gagné juste assez de terre pour enterrer nos morts".

Après trois mois de combat, donc, l'envahisseur se résout à négocier : la coalition Américano-Russo-Sino-Indienne, décimée, accepte de cesser l'offensive et retirer ses troupes, et la France accepte de perdre 9 départements au profit de la coalition adverse.

Le décompte des morts est le suivant : 460'000 morts chez les défenseurs français, 2.5 millions de morts dans la coalition attaquante.

Loin de s'effondrer face à la déferlante ennemie, les défenseurs français ont eu une performance (ramenée à leur nombre) plus de 15 (!) fois plus élevée que les attaquants.

Un ratio étonnant. Plus qu'étonnant en fait -- impensable, impossible, n'est-ce pas ?

Pourtant cette résistance a bien eu lieu avec succès, toutes proportions gardées.

Pas en France, évidemment. En Finlande.

Ce petit pays que l'URSS a tenté -- en vain -- de soumettre durant trois mois de l'hiver 1939-1940.

Les proportions étaient celles listées plus haut, en ce qui concerne l'infanterie. Et pour le reste elles jouaient encore plus en faveur des attaquants soviétiques, qui disposaient de cent fois plus de tanks et trente fois plus d'avions... Donc la description ci dessus -- quelle que soit l'impression qu'on en a -- pêche par modération et non pas par exagération.

L'idée que l'on doit absolument faire jeu égal avec son adversaire -- ou même se mobiliser en plus grand nombre que lui -- pour se défendre facilement contre une offensive est une légende urbaine. L'Histoire est truffée de contre-exemples, de récits où "David" terrasse "Goliath", sachant viser avec compétence là où ça fait mal ; et non, ces exemples ne sont pas cités dans les livres d'histoire, il faut transpirer un peu et parcourir un moteur de recherche. Mais l'exemple de la Guerre d'Hiver entre la Finlande et l'URSS est un des tous meilleurs.

Tandis que les 40 millions de français de l'époque pliaient sous l'attaque de la Wehrmacht, les 3 millions de finlandais résistaient vaillamment à l'URSS, une nation-empire de 170 millions d'habitants ayant dépêchée une armée d'1 million d'hommes.
Alors que les français se livraient pieds et poings liés à l'Allemagne, après avoir subi 100 000 morts et avoir mis hors de combat 70 000 allemands, les finlandais affichaient 26 000 morts au compteur et en avaient infligé... 125 000 aux russes (certaines sources annoncent le double).
Tandis que les français envoyaient des travailleurs au STO, étaient occupés jusqu'à la ligne de démarcation (qui devait plus tard passer de 50% à 100% du territoire), que nombre d'entre eux collaboraient avec zèle à l'intérieur et participaient ardemment à l'effort de guerre nazi extérieur (contre le R.U. avec des véhicules et matériels, mais aussi à l'est via le personnel de la Division Charlemagne et autres unités), les finlandais ne perdaient que 10% de leur territoire, et renvoyaient l'Armée Rouge chez elle K.O. avec un énorme œil au beurre noir.

Alors bien sûr, la France avait une excuse majeure, tout comme les républicains espagnols de 1936 : le CSAR et son travail de sape interne. Le fameux "pari de la défaite". On pourrait aussi citer les quantités gargantuesques de pétrole, d'acier, de véhicules et de capital fournis à l'Allemagne par Opel-Ford, Standard Oil, l'U.B.C. de Harriman et toute sa clique. Mais le CSAR avait bon dos durant la guerre précédente : ce n'est pas une cinquième colonne qui a livré les poilus de la première guerre mondiale aux mitrailleuses ennemies, c'est bien l'état-major français qui les faisait fusiller lorsqu'ils refusaient de quitter la sécurité défensive de leur tranchée pour partir à l'attaque (suicidaire) des tranchées adverses. En fait, durant la 1ère G. M. la France était un pays plus peuplé que l'Allemagne, celle-ci se battait sur deux fronts (France et Russie tsariste), et la France était appuyée par des régiments UK et US, et elle a pourtant subi un décompte de victimes effroyable. La quantité n'est pas un substitut pour (un minimum de) qualité.

Et bien sûr il est vrai aussi que les Finlandais se battaient contre une Armée Rouge purgée, démoralisée, démotivée. Mais il faudra en rajouter une couche pour arriver à minorer le fait que le 1 M. de soldats soviétiques représentait un tiers de toute la population finlandaise, hommes, femmes, enfants, vieillards inclus -- une population équivalente à celle de la Suisse ou d'un (gros) département français.

Toutes les excuses du monde additionnées, ne justifient pas un tel écart. Il faut rajouter un ingrédient, essentiel : les Finlandais étaient un peuple d'agriculteurs... et de chasseurs -- compétents, sachant aligner une hausse et un guidon. Tandis que le mot "guidon" pour les français n'évoque guère que des vélos enfourchés par des pharmacies ambulantes, et que de plus les français sortaient du décret-loi Daladier de 1939, une sorte de "Second Amendement" à l'envers [NDLR : fait référence à la garantie constitutionnelle qu'ont les citoyens US de pouvoir posséder des armes à feu]. Et ils sont toujours dans le même état d'esprit/culture/faiblesse/vulnérabilité 70 ans plus tard.

Les Finlandais n'étaient pourtant pas un peuple de guerriers d'élite, ils assuraient simplement le minimum syndical, contrairement aux français d'alors (et de maintenant). Pour chaque Simo Häyhä et ses 500 coups au but, un niveau évidemment exceptionnel, il y avait des milliers de finlandais qui étaient non pas exceptionnels mais simplement bon tireurs. Le minimum syndical. Même recette qui est appliquée avec succès en Suisse, et qui a contribué à ce que même l'Allemagne nazie ne tente pas de conquérir ce pays : le minimum d'entrainement exigible. Toute la population qui s'adonne au 300 m. régulièrement. Si 100% des femmes et hommes d'une BAD/région/pays pratiquent régulièrement ce minimum, ça représente largement de quoi assurer se prémunir contre les 1% de spécialistes d'un agresseur, même si celui-ci envoie des troupes d'élite et en plus grand nombre : l'avantage défensif joue à plein. Si le minimum qualitatif n'est pas assuré, l'avantage défensif ne joue pas et rien ne pourra se substituer à ce minimum d'entrainement généralisé, peut-être même pas une quantité énorme de défenseurs, sauf à les envoyer dans une boucherie sans nom. Une armée de fourmis ne peut rien contre un fourmilier. Au contraire plus elles sont nombreuses et plus le fourmilier se régale. Par contre s'il est face à une armée de guêpes, la donne change du tout au tout, il n'a d'autre choix que de faire volte face et partir.

***


Que l'on parle de la Sierra Maestra ou de Killer Hill ou de la Baie des cochons le constat est toujours le même : certains défendent leur intégrité avec compétence, contre des forces bien plus nombreuses, s'en tirent bien, et récoltent les fruits de leur défense victorieuse. D'autres sont plus 'cigales', ne jugent pas utile d'améliorer le coté défensif de leur incompétence, et utilisent celle-ci pour justifier leur coopération avec les "forts". Et passent ensuite leur temps à râler qu'ils sont "faibles". Ils citent leur nombre inférieur (alors qu'ils auraient à coup sûr perdu la partie même si en nombre supérieur : le nombre ne remplace pas la compétence), alors que d'autres arrivent à se protéger même si en infériorité numérique.

Dans quel camp voulez vous être ? Pour guider le choix des gens et les "renforcer" (de l'anglais "empower") on se doit d'être honnête et d'expliquer que Crécy, Agincourt, Drancy, les défaites, l'humiliation et la collaboration passive, active, ou le soutien à l'adversaire avec son porte-monnaie, ne sont pas une fatalité. La recette Finlandaise (ou suisse, ou cubaine, ou..) d'intégrité territoriale, de "David victorieux contre Goliath" est facile à répliquer -- presque -- n'importe où. En particulier en France. Les Français n'ont aucune excuse pour s'entêter à rester vulnérables. Ignorer la réalité ne donne aucun avantage sélectif, bien au contraire. "Vous pouvez ignorer la réalité, mais pas les conséquences de la réalité".

La prochaine fois que quelqu'un se présentant comme "survivaliste" vous affirme qu'il est inutile de se préparer à résister à des "zombies", qu'il vaut mieux abandonner le navire familial et se réfugier en forêt, parlez lui des trois millions de finlandais qui ont résisté aux 170 millions de soviétiques.



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[Second article from Oslik which covers a borderline topic not often found on French "survivalists" forums : precision shooting]


Preppers over here focus, not so much on security issues but more on prepping in case they get lost in the woods in winter, or are victim of a train wreck, an earthquake, a landslide, or a goat screw like Fukushima-Daichi.. In fact, French preppers by and large focus only on these. Contrarily to their counterparts on the other side of the pond (or the Swiss side of the Alps), it is culturally ingrained in them from the cradle to the grave that security is a concern best handled by an overwhelming force (i.e. the government), and anyway not something to worry about in the grand scheme of things : statistically, you have better odds of being hit by lightning than being killed directly (shot at, gassed ..etc) or indirectly (deprived of food/water/shelter under threat of being shot).

That latter assertion is quickly addressed : it's untrue on a scale of several decades. And will be put on its head in the future. Except for plagues and nuke catastrophes, which have a huge potential for 'unpleasantness' in the next few years, there is no killer like security-gap killing. More than 100 M. people were killed 'directly' during the twentieth century alone, for lack of a solid defense or for having no defense at all. And somewhere north of 30'000 third-world kids a die each day for being deprived of clean water, almost all of them "civies" in a country that is losing (or has lost) a war. So just imagine what this "die-off" twenty-first century will look like.

As to the so called "pre-requisite" to have overwhelming strength on your side : any attempt at reclaiming part of that responsibility to defend yourself is considered childish and hollywood-movie like. If you want to defend yourself, you are a Rambo simpleton ! Even those who go beyond this sillyness, often have a defeatist feeling of powerlessness : yes they would like to handle at least part of their security ; but if the S. truly HTF, and the professionals (police, military..) don't do their job and just go AWOL to protect their families, they, the typical preppers, will be screwed : no way they can do the job of the "professionals" in their place. If engaged by a stronger force (and let's face it, the "Golden Horde" is supposed to have numbers on its side) they believe they're as good as dead. And even if the OPFOR's size is similar to their own group's, they're rather opt to run for the hills, leaving their family and their prized possessions behind.

It doesn't have to be that way.

Let's counter that feeling with a brilliant counter-example. People attacked by a huge country trying to overwhelm them with a vastly superior, better armed force.

Let's see who prevails, between the overwhelming attacking force and the small group of defenders. Then we will see which is more important: having numbers on your side, or being on the defensive side, and skilled.

Further, we'll initially transpose that example to France.

Yes, France. The country of the "cheese-eating surrender monkeys".


Flower-power and Applied Physics


Imagine.

A monumental coallition shapes up against France. For some reason or another, China is pissed as all heck against them. And so is India. And Russia. And the USA, and Indonesia -- totalling up about three billion people, 50 times the French population of 60 million. This axis gathers a huge-ass army of 20 million soldiers, while -- doing its best -- France mobilizes 6 million men. The attacking axis masses on the other side of the borders to Italy and Germany, unopposed... And then walks/drives/flies across, starting the biggest onslaught ever to hit the "stinking cheese" country.

That offensive is short-lived. Only three months.

Not because France is crushed easily.

Rather, because the country quickly stops the offensive steamroller in its tracks, and inflicts amazing losses to the attackers, who have little to show for it except a few klicks of ground they've gained.

The huge price paid for these puny few kilometers is so high that an enemy general will quip "we gained (..) just enough land to bury our dead".

After three months of fighting, the invading army is thus forced to negociate : the americano-russo-sino-indian coalition accepts to cease their offensive and retire, and they get to keep the nine départements they've captured so far. That is a loss for sure, but one would have expected all the territory to be lost.

And the body count is even more puzzling : far from having many more casualties, the outnumbered and outgunned defenders actually inflicted more casualties than they endured : the body count is 460'000 KIA among the french defenders, and 2.5 millions KIA among the attacking force.

Even more amazing, is the KIA ratio tabulated back to a per capita ratio:

  • each defending rifleman scored (on average) 0.4 enemy KIA (2.5 millions divided by 6).
  • each attacking rifleman, on the other hand, scored (on average) less than 0.03 KIA among the French forces !

You read that right -- it's not the overhwelming invading force that outclassed the defending force, it's the other way around.

In other words, far from collapsing in the face of oncoming troops tidal waves, the defenders have outperformed them -- in fact they've been 15 times as efficient !

An amazing ratio.


Science Fiction ?


How can that be ?

The last time France lost départments to ennemy attack was in 1871: the Prussian cavalry, numbering much lower than the above ridiculously high figure, ended up beating the crap out of the french.

Then there was World War 1. France versus Germany. France alone had similar, one-on-one strength, and was not alone in that fight : along came a few side-kicks, mainly UK and US regiments. And initially, Russia also attacked Germany, on its eastern flank. Yet the body count was horrendous for the french.

And what about World War 2. According to the official story, Germany managed to beat France in a matter of weeks, though hammering the french just slightly more (100'000 KIA) than the french hammered the germans (70'000). Even if you step out of Disneylandia history as taught in French schools and include some important truths (e.g. Standard Oil, Ford/Opel et al. performing one of the biggest "Trading with the Enemy" influx of capital in history, and the CSAR acting as a cancer in the chain of command), you still can't fully account for such a defeat.

So again, how could this "big ass" war be so different from the likes of WW1 and WW2. None of history's events hint at France outclassing an invader, let alone outperforming an invader which vastly outnumbers and outguns it, let alone outperforming an invader by a HUGE margin even when vastly outnumbered and outgunned. Nothing support this possibility. It is, clearly, science fiction.

Except it's not.

If you look at another country than France, that is.


Finland


There's a country up north which endured such a massive onslaught as the one described above, and made it through in one piece -- though a slightly cropped one.

That country is Finland.

Nowadays Finland is known for Sako, just like Switzerland is known mainly for SIG. In my (admittedly very slighly biased) perspective. But how did they end up there, being "chocolate and rifles" country (kinda like "the land of milk and honey", except it's for real), remaining peaceful and wealthy regions for so long ?

Again, you learn an awful lot of illuminating stuff if you go off the beaten path when studying history. This is easier said than done for the "frogs": in English-speaking countries, History as taught includes empowering episodes. The e.g. US courses tell tales of homesteaders rising up against an evil king and beating up its vast professional armies with rag-tag militias armed with blackpowder muzzle-loaders. Whereas for the French, taught History is gobbledygook apparently designed to conceal any hint of possible resistance to anything. Stay in the corraled pen and you get lectured about how things happen for no clear reason, because there is a madman here, a dictator there, an angry population in here.. And above all, remember that history is made by big people, heroes, heads of state, but not people like you and me who are completely powerless, except when they can convince the army to be on their side and overthrow a "let them eat cake" bloke. If, on the other hand, you steer away from this make-believe land you end up learning some important truths.

The Winter War is one such thing: no one ever taught this to me in school. In fact probably more than 99.9% of frenchmen when queried about it would reply "the winter WHAT?". Yet that is one of the most important wars in history. For it teaches a most important lesson. No, I'm not talking of the names and birthdates of the head honchos:

Two months after the start of W.W.2, as the Ford/Opel trucks were still warming up before rolling west, the SSSR was brewing a plot of its own: Stalin was itching to invade Finland to gain an extra access to the sea, but needed an excuse to do so. In the tradition of 'justifications' and excuses and operations before and after that one (Maine, Lusitania, Reichstag fire and Poland "attack", Tonkin Gulf "attack", Operation Vigilant Guardian/Warrior "attack" ..etc ..etc) the SSSR ordered the Shelling of Mainila, then denounced the shameless and unprovoked finnish "attack" and started to "counter" attack. No-one believed such a gross fake at the time, proving that people were not so brainwashed then as they are now. But I digress.


By the numbers


Anyway, bottom line --

A country of 170 M. inhabitants (tries to) invade a country 50 times smaller, with 3 M. inhabitants. The invading army is 1 million men strong, three times the defending 340'000 soldiers.
The net ground result ends up as 11% of finnish territory conceded.
The body count ends up being 26'000 KIA for the finns, 125'000 for the soviets (some sources mention a mugh higher body count on the latter's side, bringing the finnish efficiency ratio up to an amazing 40-to-1, I'm using the most conservative estimates here).


What didn't matter


Again, this 15-to-1 ratio (or 40 depending on who you listen to) did not result from overwhelming finland superiority in numbers: much to the contrary, the numbers were firmly on the russian side.

It did not result from weapon systems superiority either: if victory depended on better/more hardware, the SSSR should have won as they had 100 times more armor and 30 times more fighter planes than Finland had. Chalk up another reason why this war is so confusing to Donald Duck historians (and they plain ignore it).

It did not depend either on Finns being 6-ft-tall body-building artists with an attitude, which survivalists not afraid of ridicule sometimes cite as an important factor of survival: the national hero, Simo Häyhä, was a 5-ft-tall pygmy, with a calm and patient demeanor.

Sure, the poor morale of the Russian troops took its toll. But you'll have to find something more convincing to account for the scale of the russian disaster.

So if that's not the reason, then what?


What mattered


When the dust settles, all you have left to explain this outcome is simple:
  • marksmanship
  • defense
Remove either ingredient, and the Finns would have failed. They succeeded because they were on the defense. Had they put their marksmanship at the service of aggression, they would have been crushed. Not just if stepping into the territory of the massive russian bear, but even if trying to invade much smaller countries, provided those were of equal (or at least decent) marksmanship. They succeeded because they were marksmen. Finland was a people of farmers and hunters. And good hunters at that. Add to that their training in techniques and tactics in their national flavor of "national guard" and they could not fail. Had they been poor shots, this war would have gone like it did a few thousand klicks south, in France: a shameful defeat and humiliation making them known forever as "surrender monkeys". In fact it's worse for France. Had the Finns lost, at least they would have had the excuse of overwhelming odds. The French never had. But then again, the country that did have an excuse for not winning did, in fact, win. And the country that had no excuse for losing, shamefully lost. What's more, let's drive the "shame" point home in yet another way: the finnish performance was not so stellar, out of reach, in all actuality: the Finns could have been even better. If all of them were some Simo Häyhä's, or (at least) if all of them had been fighting like the maniacs over at Killer Hill (32 finns fighting off 4'000 russians) or the Kollaa area, one could say they were an anomaly, an out-of-this-world elite force, impossible for other nations to replicate. But there is no such excuse: the average rate was 0.3 lethal hits per finnish soldier, far below the 500 of Belaya Smert. The French could not replicate any of these ratio, not even the lower 0.3-per-head one. Not even close. Let alone the way-out-there in the stratosphere one from Simo. No marksmanship, there. Which brings us back to the point at hand: Marksmanship and defense. Defense and marksmanship. That's as close as you can get to an iron-clad "law", thermodynamics style. Those who hit the brick wall of this law get bloodied in the face, clubbed like baby seals, and (if they live to learn the lesson) quickly learn to abide to it. And those who abide to that "law" in the first place, do the "live ever after and have many kids" routine. For the others, it's the "may you live in interesting times" chinese curse. All chinese, all the time. Well, the Russians at least learned to integrated snipers at the platoon level with a D.M.R. using an SVD Dragunov :-)

Markmanship. This is a trend you'll find again and again in my future articles. If anything, I'll write about that.

2 commentaires:

  1. Article très intéressant. Malheureusement, la France et ses habitants ne sont toujours pas préparés à une hypothétique catastrophe.

    Le politiquement correct distillé à outrance, la culpabilisation du nationalisme, l'obésité croissante, le désarmement du citoyen, etc., tout ceci confronté à d'autres problèmes dont je ne parlerais pas ici, font que la France de Charlemagne, de Louis XIV et de Napoléon est déjà morte depuis bien longtemps.

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  2. Excellent article !

    Aujourd'hui, les gens s'appuient (sans le savoir la plupart du temps) sur la dissuasion nucléaire (c'est à dire l'affirmation "il n'y aura plus de guerre"). Le meilleur moyen de s'assurer qu'il n'y ait pas de guerre, c'est de s'y préparer. A la dissuasion nucléaire, ajoutons la dissuasion citoyenne ! Rien ne sera jamais aussi efficace qu'un peuple en arme soutenu par une armée professionnelle bien entraînée, alors que tout avantage technologique peut être neutralisé sur le long terme.
    Les mouvements scouts, le service national, les voisins vigilants, voilà des choses à développer, ainsi que des formes d'entraînement tout au long de la vie.

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